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Maurice Aubert - Prospectives pour la conservation des ressources vivantes de la Méditerranée

La faune marine de la Méditerranée se caractérise par une importante biodiversité mais aussi par une biomasse moins importante que celle des eaux océaniques. Aussi ses ressources sont limitées et doivent être protégées, d’une part contre une prédation trop importante de la pêche, mais aussi contre les pollutions qui détruisent l’équilibre biologique du milieu marin.

Les facteurs essentiels qui conditionnent la productivité des ressources marines sont l’énergie solaire, la nutrition, et la régulation qui maintient l’équilibre biologique du milieu marin.

- En ce qui concerne l’énergie solaire, les changements climatiques et en particulier l’augmentation de la température des eaux due au réchauffement prévisible vont progressivement modifier la composition de la faune par la migration vers la Méditerranée d’espèces tropicales, de même que l’augmentation de l’oxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère va entraîner un déséquilibre ionique des eaux vers l’acidité modifiant ainsi le comportement de certaines espèces, car les gaz à effet de serre risquent de perturber un équilibre écologique déjà fragile.

- En ce qui concerne la nutrition, les apports continentaux issus des fleuves et du ruissellement sont souvent pollués par des métaux lourds, des pesticides qui en se fixant sur les espèces consommables peuvent entraîner une diminution des ressources mais aussi des conséquences sanitaires.

D’autre part le rejet de matière organique dans les zones marines côtières où la circulation des eaux est réduite peut avoir pour conséquence des phénomènes d’eutrophisation.

- En ce qui concerne  la régulation de l’équilibre biologique, nous devons être très attentifs à ce que des substances polluantes ne viennent pas détériorer les télémédiateurs qui règlent les rapports entre les espèces et maintiennent ainsi la biodiversité. Certains de ces médiateurs secrétés par le phytoplancton sont des substances antibiotiques coopérant à la destruction des bactéries terrigènes.

La dégradation de ces substances antibactériennes entraînent une pollution microbiologique des eaux, les rendant impropres au tourisme balnéaire, à l’aquaculture et à la conchyliculture.

Nous devons porter attention à ce que les actions humaines vis à vis du milieu marin comme la prédation excessive et la pollution des eaux et de l’atmosphère ne contribuent pas à sa détérioration qui nous priverait alors des ressources qu’il nous procure.

L’évolution de la composition du plancton avec augmentation des dinoflagellés ou le dépérissement de certaines espèces comme les gorgones sont des signes d’alerte que nous devons prendre en compte.

C’est pourquoi des réunions internationales comme celles organisées par Mare Amico permettent d’informer le monde politique et de déterminer les mesures à prendre pour sauvegarder le patrimoine halieutique de la Méditerranée.    

Prof. M. Aubert - Universitè Internationale del la Mer - Cagnes sur Mer (France)